Tess la brune, dernière arrivée au bobinard El Pilar, s’est amourachée du bel Yasser et le suit à bord de son trois-mâts Last Chance. Le navire mouille devant Alger la blanche pour une ambassade auprès du Dey que les Anglais souhaitent rallier à la Couronne, au grand dam des Français. Nous sommes en 1810.

En balade dans les ruelles de la casbah, le beau capitaine basané est rattrapé par d’anciens coreligionnaires qui entendent lui faire payer une supposée trahison tandis que la belle irlando-bretonne est kidnappée par un vilain espion français et borgne de surcroît.

Comme dans les romans des Dumas, les aventures passionnantes de nos deux héros flirtent avec des pans de l’Histoire. On croise Murat, roi de Naples et grand coureur de jupons, qui a déjà perdu la tête pour Tess dans un passé pas si lointain, Caroline son épouse et soeur de Napoléon qui se morfond dans son palais napolitain.

Tortures, duels à l’épée, fuites en carrosse et trahisons se succèdent à bon rythme. Bienvenus, les flash-backs sur leur passé, nous aident à mieux connaître les protagonistes de ce roman à rebondissements et à ne pas trop perdre le fil de leurs péripéties jusqu’au clap de fin – pas tout à fait la fin car nul doute que le retour à la dernière page de Nathan Mc Leod annonce de nouvelles aventures. Vivement le Tome IV !!

Le duo Radice-Turconi a encore une fois parfaitement fonctionné. Le scénario est bien ficelé et les illustrations sont plaisantes à regarder. L’ilot de la Marine avec la casbah en arrière plan, ses ruelles tortueuses, la grande mosquée, la méditation dans le désert, le Palais royal de Naples revisité à la sauce Versaillaise avec statues et pièces d’eau, autant de lieux qui ancrent l’histoire dans une presque réalité.

En plus d’une histoire c’est une visite touristique que nous propose cet ouvrage !

A la manière d’un Hugo Pratt, les toutes dernières pages détaillent en couleurs vives, le haïk des femmes d’Alger, les uniformes chamarrés des militaires, le fazzolettone des belles napolitaines sans oublier le scioscio des brigands de la région.

J’ai eu beaucoup de plaisir à lire ce roman-dessiné.

CF(H) Alain M. BRIERE
23/02/2025

Les filles des marins perdus – Livre III – Layla – Caroline
Teresa Radice (scenario) – Stefano Turconi (dessins)
traduit de l’Italien par Laurent Laget
Editions Glénat (Collection Treize Etrange) 2025

Voir également la recension du LV(H) Dominique RENIE

Voir les recensions du Tome II