Cézembre

Yann de Kérambrun, breton, cinquante ans, professeur agrégé d’histoire à la Sorbonne a tout perdu lorsque son récit commence. Son père avec qui il est brouillé depuis des années vient de mourir, sa mère est morte dix ans plus tôt d’un long cancer, son frère jumeau est décédé d’un accident de moto, sa femme a un amant et il divorce, son fils s’éloigne de lui et part travailler en Allemagne dans un métier que le père ne comprend pas.

Heureusement, si l’on peut dire, notre personnage a hérité de la maison familiale, dressée à Saint-Malo sur la falaise. Il décide donc de laisser tomber Paris et tout le reste et de s’y installer. Il découvre alors dans une des chambres, des papiers et des documents que nul n’avait explorés. Il reconstitue l’histoire de sa famille dont il découvre les secrets et lève ainsi peu à peu le voile sur toutes les incompréhensions des années écoulées. Le roman se tisse autour de la société créée par son arrière-grand-père et ses deux associés : une société industrielle assez audacieuse produisant des moteurs de bateaux, puis gérant des lignes maritimes autour de Saint-Malo, et en particulier vers l’ile de Cézembre. L’histoire de la dynastie familiale, tant professionnelle que sentimentale, se mêle à l’histoire régionale et à l’histoire plus large avec l’occupation de Cézembre en 1940 et la description du triste état dans lequel cette île a été laissée.

Le sujet est assez intéressant, l’histoire romanesque et complexe à souhait. Le livre, quoiqu’un peu long, se laisse lire. Le narrateur livre ses impressions. Lorsque le récit à la première personne devient impossible, des chapitres pleins de mystère, où le « je » est abandonné, font intervenir d’autres personnages et viennent combler les vides pour aider à la compréhension. Le narrateur retrouve les membres de sa famille perdus de vue pendant des années, se réconcilie avec son fils, rencontre sur la plage une jeune et belle inconnue qui l’intrigue et dont il se rapproche. Il s’avérera qu’elle est mêlée à sa vie familiale. Une nouvelle vie est-elle possible malgré tout ? Bref, un roman pour se distraire en été.

Nous regretterons le titre du livre. Certes Cézembre n’est pas loin, mais il nous semble qu’un nom de lieu n’appartient à personne. Quelques couplets écologiques et une euthanasie viennent, c’est moderne, contribuer à l’actualité du récit.

Enfin, nous avons noté que l’autrice, au milieu d’une longue liste, remercie entre autres, son chat. Qu’en pensera le lecteur ?

LV(H) Bruno LEUBA
22/09/2024

Cézembre
Hélène Gestern
Grasset

Voir également la recension du LV(H) Dominique RENIE et la recension du CF(H) Philippe BEAUCHESNE

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