Apprendre la mer
- Auteur CV(H) Gérald BONNIER
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La mer est un milieu inhospitalier pour l’homme, « le terrien s’y trouve déstabilisé, potentiellement malade, dans l’environnement non seulement inconnu, mais dramatiquement mobile du navire à l’épreuve du vent et des flots ».
Les dangers sont multiples et le moindre incident peut dégénérer en catastrophe. Apprendre la mer, s’amariner pour avoir le pied sûr, a toujours été primordial pour les marins.
Au XVIIème siècle, l’apprentissage sur le tas est de rigueur. L’Etat, à la recherche d’équipages pour les Vaisseaux du Roi et les navires marchands, va les organiser. Vers 1670, Colbert institue les classes : mousse (12 à 16 ans. Parfois dès 7 ou 8 ans), novice (16 à 25 ans), matelot (à partir de 18 ans). L’avancement est fonction de l’expérience acquise et du nombre de voyages réalisés. L’apprentissage est celui du travail du bord : manœuvre des voiles et corvées diverses, mais aussi des conditions de vie dans un espace étroit et surpeuplé. Au XVIIIème siècle, les navires de la Compagnie des Indes embarquent un nombre important de mousses et de novices par rapport à celui des matelots, devenant pratiquement des bâtiments- écoles.
Le besoin d’une formation scientifique à la navigation, l’hydrographie, se fait sentir très tôt. Des maitres hydrographes sont nommés, mais cela reste affaire privée. EN 1669, sur l’injonction du Roi, des Collèges de Marine sont créés dans plusieurs ports.
D’abord réservé aux officiers de la Marine Royale exerçant un commandement, le terme Capitaine est progressivement utilisé dans la Marine marchande et supplante ceux de maitre de navire, patron et pilote. Les candidats au brevet de capitaine doivent être âgés de plus de 25 ans, avoir navigué 5 ans sur un navire marchand et effectué 2 campagnes de 3 mois sur les vaisseaux du Roi, pour se présenter à l’examen désormais obligatoire pour être reçu.
Dans la Marine Royale, les premiers embarquements des futurs officiers, tous gentilshommes, se faisaient comme volontaire auprès d’un parent, capitaine d’un bâtiment .Les Garde de la Marine, nobles catholiques, apparaissent en 1671 et en 1683, Colbert crée 3 compagnies de gardes de la Marine, à Brest, Toulon et Rochefort. Ils y recevaient une formation militaire et maritime alternant, pratique et étude.
Depuis quelques mois un courant entraine les historiens maritimes à s’intéresser aux ouvriers des arsenaux, aux équipages, à leurs conditions de vie, à leur recrutement et à leur formation. A travers ce petit livre, Olivier Chalinne montre sa parfaite connaissance du sujet et sa très grande érudition sur le monde de la Mer.
CV(H) Gérald BONNIER
28/12/2022
Apprendre la mer
Au temps de la Voile en France XVIIe-XVIIIe Siècles
Olivier Chaline
Flammarion