Surcouf, la fin du monde corsaire

On a tout dit des exploits de Surcouf. Quelle sorte d’homme était il réellement ? Vous verrez, et n’oubliez pas de consulter les notes. Toujours vérifier la source… Vous jugerez.

Des actions brillantes, bien sûr, comme la prise du Kent, pour laquelle  l’auteur fait usage du  journal de Joachim  Drieu,  second de Surcouf en cette occasion. Petites et grandes tricheries aussi, sans aucun doute : par exemple, un certificat de service arrangé en vue d’accès aux examens, ou la capture du Kent, sans lettre de marque régulière.

La loge maçonnique de l’Ile de France veillait sur le jeune capitaine, forcé de se défendre à Paris, dans un procès qui fit jurisprudence pour ce qui concernait la justification, alors contestée, du principe même de  la course. L’usage de réseaux d’influences n’est certes pas propre à Surcouf. C’est  bien ce qui ressort des généalogies, très fouillées et remontant parfois au temps du roi soleil, qui argumentent le tableau d’une société française en transition.

Plus particulièrement de la société  malouine comme de celle, coloniale de l’Ïle de France, « certes éclairée, mais qui a pour but l’élévation sociale, donc le profit,  auquel rien ne résiste ». Surcouf en particulier se mua, après 1808, en armateur de traite négrière, dans le temps même où la société bannissait l’esclavage. L’auteur compare, à plusieurs reprises, les carrières de Surcouf et de son illustre prédécesseur, Duguay-Trouin.

Une « synthèse de l’ancien monde et de l’avenir post révolutionnaire de la France ». Il n’y a pas de « table rase » en histoire. Le monde d’avant conditionne celui d’après.

Le monde change en ce moment… Dommage que le public manque de mémoire.

CV(H) Hubert MICHEA
13/03/2022

Surcouf, la fin du monde corsaire
Michel Vergé-Franceschi
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