La malice d’un titre.

Le courant de Benguela longe la côte atlantique de l’Afrique du Sud où il apporte une imposante biomasse. Dans sa prison de Robben Island, le futur président Nelson Mandela,  pouvait apercevoir des manchots du cap. Les manchots du Cap dont l’attestation en ces lieux est plus ancienne que celle de l’homme ont été exploités, surexploités. Les énormes accumulations du guano qu’ils avaient déposé au fil des siècles ont été prélevés. Ils y faisaient leur nid, leurs œufs étaient appréciés au breakfast et le stock surexploité.

La surpêche des espèces dont ils se nourrissent, et pour finir les premières marées noires,  avant celle de l’Amoco Cadiz, ont eu raison de leur extraordinaire résilience.

Les mêmes causes produisent les mêmes effets,

Plus la connaissance progresse et mieux nous mettons en évidence les relations tramant la vie du monde des oiseaux de mer. Des bagues de quelques grammes, munies des dernières technologies permettent de localiser les oiseaux marqués, de suivre leurs vols en mer, de connaître et peser leur régime alimentaire,  de faire une relation entre leurs déplacements et cette alimentation. De mesurer, aussi,  la profondeur de leurs plongeons et de filmer la quête de leur ration quotidienne. D’émettre, encore, des pronostics concernant la survie de leurs espèces et les conséquences de leur disparition prévisible.

Entre exposé scientifique et récit d’aventures, il y a au moins deux lectures de ce livre.

Il faut être jeune et en très bonne santé pour survivre à ces longues campagnes de mesures scientifiques dans des contrées où la vie est particulièrement fragile.

CV(H) Hubert MICHEA
13/03/2022

Les manchots de Mandela et autres récits océaniques
David Grémillet
Actes Sud

Voir également la recension de Jean-Benoît HERON, la recension du LV(H) Dominique RENIE et la recension du CF(H) Philippe BEAUCHESNE