Corto Maltese : La ligne de vie
- Auteur CF(H) Alain M BRIERE
- Publié dans Bandes-dessinées, Recensions
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Corto radoube une vieille goélette sur un plage à l’ancre dans une jolie crique quelque part dans la Caraïbe. Il est abordé par Bouche Dorée cette sorcière respectée de la Macumba brésilienne, qui lui prédit une fin prochaine de sa ligne de vie et, dans le même temps, lui propose de dérober du jade détenu par un certain Edward Herbert Thomson, archéologue peu scrupuleux qui pille les tombes mayas de Chichen Itza dans la presqu’île du Yucatan.
Nous sommes au Mexique et Corto se trouve malgré lui mêlé à la guerre des Cristeros, cette grande insurrection catholique contre le président Plutarco Calles de 1926 à 1929. Il croise Lindberg en conseiller aéronautique de l’armée fédérale mexicaine venu retrouver sa fiancée Anne Marrow (qu’il épousera dans la vraie vie), fille de l’ambassadeur américain, ainsi que des personnages rencontrés dans de précédentes aventures telle Moira Banshee O’Danann révolutionnaire irlandaise, Raspoutine devenu Père Raspa évangélisateur des indiens Huichos, ou des amis argentins d’Hugo Pratt comme Pinti Larregui.
Comme d’habitude, Corto traverse avec flegme et humour les épisodes souvent cruels de cette guerre, les exactions du Père Vega, les retournements d’alliance, la mort du général Gorostieta, les « Viva el Demonio » vociférés par la soldatesque en réponse aux ‘Viva el Cristo Rey’ des catholiques révoltés.
Comme d’habitude et en dépit de la prédiction, Corto sortira indemne de ce conflit religieux pour voguer vers de prochaines aventures à bord de la « Niña de Gibraltar »’ baptisée du surnom de sa mère espagnole.
C’est le cinquième album d’après Hugo Pratt commis par le duo espagnol. Les illustrations sont fidèles, l’histoire peu connue mêle réalité et faits romancés pour mieux dépister le lecteur avec des flash-back en sepia et des ballades en guise de raccourcis.
Pour les inconditionnels de Corto Maltese, l’album existe également en noir et blanc. Quel qu’en soit la couleur il ne trahit pas le charme des aventures de ce « poor lonesome mariner ».
CF(H) Alain M. BRIERE
24/11/2024
Juan Diaz Canales (dessin) et Ruben Pellejos (scenario)
traduit de l’espagnol par Hélène Dauniol-Remaud
Editions Casterman- Octobre 2024