Tess la brune est la nouvelle recrue d’El Pillar, sympathique maison close de la ville de Plymouth, grand port au sud-ouest de Londres et principale base de la marine de sa Majesté. Cette jeune et accorte demoiselle, de père irlandais et de mère bretonne, y fait merveille et devient pour faire sa pelote, la coqueluche de la gent masculine de l’endroit.

Elle s’amourache néanmoins de Yasser Allali le Mahométan, commandant le trois-mâts barque Last Chance qui est sur le point d’appareiller pour Alger avec pour mission, de rallier le Dey à la couronne d’Angleterre, au détriment bien sûr de la France de Napoléon, car nous sommes en 1810.

Vogue la croisière mais pas si enchantée que ça ! Les conjurés français vont s’employer à faire capoter la mission et à bord du Chameau, ils poursuivent et bombardent le Last Chance au large de Noirmoutier avant de s’échouer lamentablement dans le Pertuis Breton entre Les Sables d’Olonne et l’île de Ré. Les artilleurs des forts de La Rochelle ne seront pas plus adroits à interrompre la course du Last Chance.

L’arrivée à Alger et le résultat de l’ambassade auprès du Dey, ce sera pour le prochain tome. Entre temps, on apprend que la sympathique Lizzie, pensionnaire d’El Pillar, héroïne du Tome I est enceinte et que la nouvelle recrue s’appelle Cinnamon, fille d’un cipaye, réfugiée en Europe après une crue meurtrière en Inde. Le bracelet de pacotille qu’elle a réussi à conserver n’est pas autant de pacotille qu’il paraît et attire nombre de convoitises….

Bref, les histoires se croisent et s’entremêlent pour mieux nous désorienter tout en nous maintenant habilement en haleine de ce qui va suivre ou pas. Le tout emballé dans une BD au format de roman, avec de jolies planches dessinées ponctuées de bulles parfois coquines.

Ce tome II, gageons deuxième d’une longue série, est dans la lignée du tome I que nous avions particulièrement aimé. Il accuse néanmoins quelques longueurs qui pourraient lasser le lecteur même si elles sont le prétexte à de charmants dessins à bord des grands voiliers ou des grèves du Devonshire. En revanche bravo pour les dernières pages qui illustrent avec bonheur les étapes pour se draper d’un sari ou s’enturbanner et le panache des tenues de la marine impériale.

CF(H) Alain M. BRIERE
10/03/2023

Les Filles des Marins Perdus
(Le Ragazze del Pillar)
Tome II

Teresa Radice (scénariste)
Stefano Turconi (illustration)
Traduit de l’italien par Laurent Laget
Editions Glénat

Voir également la recension du LV(H) Dominique RENIE et du CC(R) Jean-Pascal DANNAUD