On pourrait se dire qu’il s’agit encore d’un autre livre sur les phares. Un atlas qui plus est. A en lire le titre, on pourrait s’attendre à un inventaire exhaustif des phares mais il n’en est rien.

L’auteur le dit dès le prologue : il s’agit d’un choix tout à fait arbitraire. Trente-quatre phares, choisis pour la plupart le long des grandes routes maritimes selon des critères subjectifs variés : leur esthétique, leur architecture, pour la plupart méconnus surtout si on s’éloigne un tant soit peu de ces grandes routes.

Ce sont aussi les anecdotes qui s’y rapportent qui ont présidé à ce choix. L’exercice pourrait sembler équivalent aux dictionnaires amoureux mais une fois cette sélection posée, l’auteur ne prends plus partie : en effet, non seulement le classement est alphabétique mais surtout, le découpage est rigoureux et clair : quatre pages par phare, pas une de plus : une pour en raconter l’histoire, ou une histoire s’y rapportant, une pour l’illustration dans un style tel qu’il permet une représentation de nuit d’une grande élégance, en évitant les vagues monstrueuses. La troisième page est consacrée aux données factuelles qui ont présidé à leur construction, leur architecte, l’année de leur édification et leur coordonnées géographiques, petit texte accompagné d’une illustration d’architecture en élévation et enfin, sur la quatrième page, une carte géographique. Rien en tous les cas qui puisse suggérer quel tel ou tel site ait la préférence de González Macias.

Indubitablement, l’auteur, un graphiste qui s’est adonné au plaisir de l’écriture, a la grande élégance de laisser le lecteur faire son choix et décider par lequel de ces bouts du monde il se laissera mener et emporter.

En résumé, cet ouvrage, fort plaisant, ne pouvait vraiment qu’être publié aux éditions « Autrement Â».

Jean-Benoît Héron
Invité du comité de lecture de l’ACORAM
02/01/2022

Atlas des phares du bout du monde
González Macias
Editions Autrement

Voir également la recension du CF(H) Alain M. BRIERE