UN MARIN SUR TOUTES LES MERS DE LA RÉVOLUTION Á LOUIS-PHILIPPE

« Quelle belle vie de marin » souligne avec admiration le professeur Philippe Haudrère dans la préface qu’il a accordée à ce livre. Cette biographie très attachante décrit le parcours d’un officier de marine talentueux, au travers d’une période étonnante de l’histoire de France qui couvre trois républiques, quatre monarchies et deux empires.

René-Constant Le Marant de Kerdaniel nait le 10 aout 1777 à Lorient. Il entre comme mousse à 13 ans dans les forces navales, à bord du Rhône, en pleine Révolution. Après deux ans d’embarquement à Saint-Domingue, puis une formation scientifique pour devenir aspirant de marine, il participe au combat de Prairial, son premier combat, au large d’Ouessant à bord de La Montagne.

Il embarque sur la frégate La Fraternité et, au cours de la « Croisière du grand hiver » participe au sauvetage de l’équipage du Républicain. En 1802, Il embarque sur la Sirène et est fait prisonnier pendant trois mois par les anglais, avec l’équipage de prise d’un vaisseau de la compagnie des Indes.

Il embarque sur le Berceau pour deux traversées vers à la Martinique. Il repart vers l’océan Indien, pour l’ile de France, puis Batavia dans les Indes néerlandaise, avant d‘intercepter un convoi anglais venant de Chine à Poulo Aor. Le retour du Berceau vers l’Europe se termine à Pontevedra.

Il embarque sur le Héros qui participe en première ligne à la bataille de Trafalgar. René-Constant Le Marrant reçoit à Cadix la mission de porter un document chiffré pour le Quartier général de l’empereur à Bayonne, traversant à cheval la péninsule ibérique alors très hostile aux français.

Il prend le commandement de la frégate l’Astrée, à Cherbourg, et appareille pour l’océan Indien. Il réussit à rejoindre l’île France par le sud, déjouant la surveillance de six frégates anglaises. Il participe à la fin de la bataille du Grand Port avec la division Hamelin. Quinze jours plus tard, il participe à la mise hors de combat de la frégate anglaise l’Africaine.

En 1813, il embarque sur le Marengo, et participe à la reprise de possession de la Martinique et de la Guadeloupe, au cours d’une traversée ponctuée de grandes difficultés avec les troupes embarquées.

Après les soubresauts du retour à la monarchie, il commande en 1818 la Cléopâtre aux Antilles, et en 1822 la Guerrière à Toulon, rapidement envoyée aux approches du golfe de Gascogne pour protéger la navigation commerciale. Il participe au blocus de Cadix en pleine guerre d’Espagne. Il réussit à prendre l’ile Verte pendant que le général de Lauriston s’empare d’Algésiras.

Promu contre-amiral en 1826, il reçoit le commandement d’une escadre destinée à la station du Brésil et des mers du Sud, qui va le conduire à Rio de Janeiro, où il assure la protection de l’empereur Don Pedro  1er face à une mutinerie. Il poursuit sa mission de présence vers le Chili et le Pérou.

Le 5 mars 1831, il devient Préfet maritime à Cherbourg. En 1836 il est inspecteur des équipages et vice-président du Conseil de l’amirauté. Il quitte la Marine en 1845, après 56 années de service dont 23 à la mer. Il meurt le 4 octobre 1862, après avoir servi la France et la Marine avec constance, courage et efficacité, mais aussi loyauté envers ses chefs.

Cette vie remarquable est très bien décrite par les auteurs de cet ouvrage, qui ont conjugué la description du contexte historique et les commentaires très personnels contenus dans les mémoires de René-Constant Le Marrant. Cette belle fresque historique et maritime mérite une récompense de l’Académie de Marine qui pourrait être une médaille.

Avec l’aimable autorisation du contre-amiral Claude Borgis
Invité du comité de lecture
09/10/2019

UN MARIN SUR TOUTES LES MERS
DE LA RÉVOLUTION Á LOUIS-PHILIPPE
Mémoires – Inédits
Pierre-Loïc Le MARANT de KERDANIEL
et le CV(H) Yves BOYER VIDAL
Éditions SPM

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