Manga Japonais : IBUKI – tome 1

Outre une bonne compréhension des Kanji, Hiragana et autres Katakana, les trois écritures utilisées par les Japonais, il convient de se rappeler que leurs ouvrages se lisent de droite à gauche sans quoi la compréhension notamment d’une bande dessinée risque d’être sérieusement altérée et donner lieu à quelques quiproquos ! Pour ce manga en particulier, pas trop de risques de se tromper de sens car l’action va crescendo comme les forces en présence.

Mais commençons par le commencement : dans les premières pages de cette bande dessinée, en noir et blanc et au format de poche comme la majorité de ces publications, trois pêcheurs chinois à l’allure patibulaire font naufrage et se réfugient sur un îlot situé à l’intérieur de la ZEE japonaise. Les garde-côtes nippones accourent à leur secours mais ils refusent l’aide proposée, en prétextant que l’îlot appartient à la Chine et que les sauveteurs chinois ne vont pas tarder à arriver. L’escalade va alors s’enclencher. On est là au coeur du drame qui se joue au Pacifique, avec la Chine revendiquant avec une insistance de plus en plus belliqueuse, la propriété de plusieurs îlots, créant par là une sérieuse tension avec ses voisins et en particulier avec le Japon. En l’occurrence, cette situation explosive est le prétexte pour les mangakas de cette BD, de mettre magistralement en scène, les forces maritimes des deux bords, avec l’attaque du porte-avion chinois Ryounei et la riposte de son homologue japonais Ibuki (qui signifie Souffle de vie et est en même temps un clin d’œil à l’héroïne de la série Street Fighter qui s’appelle elle aussi Ibuki). Comme les accords le prévoient, Le Japon demande l’assistance des USA mais Washington bat en arrière toute, de peur d’un conflit frontal avec la Chine.

Ça sent un peu la propagande ou du moins la promotion de forces de défense ‘offensives’ japonaises, ce qui correspond à la nouvelle posture du Japon permise par un récent changement de certaines définitions dans la constitution nippone. Le tome 1 se termine après des escarmouches, par une attaque chinoise d’ampleur. ……. La suite au prochain numéro ! Les navires de surface, les sous-marins et les aéronefs sont dessinés avec le sens du détail qui sied au réalisme de l’aventure. Les personnages japonais ont les yeux en billes de loto caractéristiques des mangas et les chinois sont nettement plus bridés…

Ce n’est pas tout à fait du Buck Danny mais ça se parcourt avec beaucoup de plaisir.

CF(H) Alain M. BRIERE
19/09/2018

Manga Japonais : IBUKI – tome 1
Kaiji Kawaguchi – Osamu Eya
Editions : Shogakukan Tokyo

 

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