Je te vois reine des quatre parties du monde
- Auteur CF(H) Bertrand GALIMARD FLAVIGNY
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Au XVI° siècle, au Chili, Doña Isabel Barreto (vers 1568-1612) quitta Lima au Pérou, avec quatre galions en quête du cinquième continent l’Australie. Elle traversa le Pacifique vers Santa Cruz puis, de là joignit Manille, avant de retourner sous des vents contraire Le Mexique et enfin Lima. On ne connaît cette expédition que grâce à son chef pilote Pedro Fernandez de Quiros dont le nom figure, lui, dans toutes les encyclopédies. Quiros accable Isabel Barreto ; mais d’autres documents accablent Quiros.
Alexandra Lapierre a voulu en savoir plus. Comme à son habitude, elle est allée aux sources des archives, notamment à Séville, Madrid et Lima, sans oublier Mexico et nous livre un roman épique aussi étonnant que son personnage.
Car, en cette fin de XVI° siècle, dans la mouvance espagnole, les femmes, même au caractère trempé, ne pouvaient accéder à des rôles d’autorités et à plus forte raison à celui d’un commandant d’expédition navale. Avec son premier mari, Alvaro de Mendaña, elle monta une expédition qui devait lui permettre de retrouver Santa-Cruz et de là poursuivre vers l’Australie. C’est là dans une île voisine qu’Alvaro mourant confia le commandement à sa femme qui devint ainsi conquistadora des mers du Sud et surtout première et seule femme amirale de l’armada espagnole. De Manille où elle rencontra Hernando de Castro, elle se lança dans une expédition du retour.
Alexandra Lapierre montre dans ce récit autant de souffle qui gonfle les voiles des vaisseaux. Elle affronte avec eux les tempêtes, les révoltes, les maladies et les combats contre les « sauvages » ; elle profite des bonheurs d’une vie amoureuse à Manille, nous replonge dans les tempêtes du Pacifique. « Elle [Isabel] ne se lassait pas de regarder les vagues se former et l’écume se briser et le vent tourner et le ciel changer… Elle aimait cela la mer ». Alexandra Lapierre imagine – ou sait – que son héroïne relisait les récits de voyages des grands découvreurs comme Magellan. Nous serions prêts à l’imiter avec celui, même romancé, de ses propres exploits.
CF (R ) Bertrand Galimard Flavigny